
Massace de Ngarbuh : La responsabilité de l’armée reconnue

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La tragédie qualifiée de « massacre de la St Valentin » a connu son épilogue hier à la suite du rapport d’enquête délivré de la commission d’enquête mixte mise sur pied en date du 17 février dernier par le Président Paul Biya. Cette commission placée sous l’autorité du Secrétaire d’Etat auprès du Ministère de la défense chargé de la Gendarmerie Nationale, avait deux missions dans son cahier de charge : faire la lumière sur les circonstances de l’événement survenus dans la nuit du 13 au 14 février à Ngarbuh 3 et d’établir les responsabilités des différents d’acteurs.
Plus d’un mois après son ouverture, l’enquête présidée par un Magistrat militaire a rendu sa copie ce 21 avril mettant ainsi fin à toutes les supputations. L’implication des forces de maintien de l’ordre est reconnue dans la tuerie de 03 femmes et 10 enfants.
Les faits…
D’après le rapport, une mission de reconnaissance conduite par le Sergent Baba Guida, chef du groupe mixte de Ntumbaw, a été autorisée le 12 février 2020 par le chef de bataillon Nyiangono Ze Charles Eric, commandant du 52e Bataillon d’Infanterie Motorisée (BIM) de Nkambé. Cette mission partie de la base de Ntumbaw le 13février à 22 heures avec « un effectif de trois (03) militaires et deux (02) gendarmes » avait pour but d’intervenir dans le village de Ngarbuh qui était devenu « un centre de regroupement des sécessionnistes et un pôle logistique de ravitaillement en armes, munitions et combustibles des groupes sécessionnistes situés dans le département du Bui et une partie du Ngoketunjia », et de protéger les populations de cette localité en proie aux multiples « exactions » des groupes sécessionnistes.
Seulement, au fil de l’évolution sur le terrain, « le chef du détachement a pris l’initiative de se faire accompagner par dix-sept (17) membres d’un comité de vigilance local » renseigne le rapport. Arrivés sur le lieu du drame, la mission se divisera en deux groupes et donnera l’assaut sur la base des « informations communiquées par un terroriste repenti et un paysan de la zone ». Il s’en suivra « des échanges de tirs » à l’issue desquels « cinq (05) terroristes ont été abattus et plusieurs armes saisies ».
Mais ce bilan élogieux sera suivi des « dommages collatéraux » plus précisément le décès de 13 civils dû à l’action des éléments des forces de maintien de l’ordre et de la sécurité. Ces derniers, pris de panique, tenteront de « masquer les faits par des incendies ». Leur chef de détachement, le Sergent Bouba Guida adressera par la suite à « sa hiérarchie un compte rendu volontairement biaisé ».
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