
Réduction de la mortalité maternelle et juvénile : l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud à la traîne

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La lutte contre la mortalité juvénile et la mortalité maternelle a connu d’énormes avancées ces dernières décennies, nous révèle le rapport d’études publié en septembre dernier par le Groupe interorganisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité juvénile (IGME) et le Groupe interorganisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité maternelle (MMEIG).
De 1990 à 2018, le monde a enregistré une régression de plus de 50% de la mortalité juvénile chez les enfants âgés de moins de 5ans tandis que le taux de mortalité maternelle dans le monde a reculé de 38% de 2000 à 2017.
Si à travers le monde, la lutte contre ces maux connait des progrès considérables, le rapport précise que ces chiffres « masquent d’énormes disparités ». L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud peinent à réaliser cet objectif de développement durable qui vise à ramener la mortalité des enfants de moins de cinq ans sous la barre de 25 décès pour 1000 naissances vivantes d’ici 2030. En 2018, ces deux régions concentraient en elles seules plus de 80% de taux mortalité juvénile soit 54% pour l’Afrique subsaharienne et 24% pour l’Asie du Sud. Pour ce qui est des décès maternels, l’Afrique subsaharienne enregistre 68% contre 19% pour l’Asie du Sud ; alors que ce pourcentage connaît une baisse significative dans les pays développés. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les adolescentes de moins de 15 ans sont plus exposées au risque de mortalité maternelle.
Causes évitables et traitables
La majorité des décès des enfants de moins de cinq proviennent des « causes évitables et traitables » conclut le rapport. Les complications lors de l’accouchement, les suites de pneumonie, de diarrhée, d’une septicémie néonatale ou du paludisme, sont entre autres les causes énumérées ici.
Concernant les décès maternels, l’OMS pointe un doigt accusateur sur les complications qui surviennent pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. Ces complications peuvent être l’hémorragie sévère (pour l’essentiel après l’accouchement); les infections (habituellement après l’accouchement); l’hypertension durant la grossesse (prééclampsie et éclampsie); les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité…
A l’origine des disparités
Les chiffres révélés par le rapport d’études publiés par l’IGME et le MMEIG présentent des disparités criardes entre les pays développés et ceux de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud, en ce qui concerne les avancées de la lutte contre la mortalité juvénile et les décès maternels. Plusieurs facteurs justifient cet énorme fossé selon l’OMS.
L’inégalité d’accès aux soins de santé est citée comme facteur premier. Alors que dans les pays à fort taux de revenu « la quasi-totalité des femmes bénéficient d’au moins 4 consultations anténatales, de l’assistance d’un agent de santé qualifié lors de l’accouchement et de soins post-partum » ; dans les pays à revenu faible, « sur l’ensemble des femmes enceintes, un peu plus de 40% avaient bénéficié en 2015 des 4 consultations anténatales recommandées ».
L’absence d’une couverture sanitaire universelle pour des soins complets de santé génésique, maternelle et néonatale ; la pauvreté ; la préférence de certaines pratiques culturelles aux pratiques modernes ; l’insuffisance des infrastructures hospitalières, l’inadéquation des équipements et du personnel sanitaire … complètent la liste.
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